
La légende raconte que Bugia, compagne de Bel, fils de Japhet, petit-fils de Noé, a donné ainsi son nom au Bugey :
"Portez-le", dit-il, "jusqu’à ce que vos regards embrassent le pays du rêve et du désir. Là seulement, vous l’ouvrirez pour en répandre le contenu sur le sol. Il renferme de précieuses reliques du Paradis terrestre et de l’Arche, qui ajouteront encore à la beauté et à la richesse du pays que vous aurez élu.
Or, un soir, presque épuisée, Bugia, gravissant une montagne, s’arrêta au sommet et s’écria : "Regarde !" Bel releva le front. Son visage se transfigura soudain.
À ses pieds s’étendait une vallée sur laquelle, des hauteurs du ciel bleu se déversaient les flots de pierreries d’un splendide arc-en-ciel. La vallée était immense, fertile, charmante.
"Oui", dit Bel, "et nous l’appellerons de ton nom, Bugia".


D'un point de vue géomorphologique, le Bugey est composé d'un relief montagneux qui est la prolongation méridionale du Jura. Ce massif continue au-delà du Rhône, en Savoie, et constitue le « Petit Bugey » qui est désormais connu comme Avant-Pays savoyard.

Pays partout vivant, des cluses aux plateaux !
La lumière et l’amour s’y versent par rasades,
Les pampres des étés ombragent les tombeaux.
(…)
Ses vins ont un renom qui franchit les frontières ;
Le blanc mouse et pétille et ne descend qu’au cœur ;
Le rouge est généreux et facile aux prières
Que fait pour le verser le vigneron rieur.
(…)
Tous ces dons, tous ces biens sont ton noble apanage
Et ton sceptre, O Bugey ! toi qui vis enchanté,
Bresse et Dombes à tes pieds pour te rendre l’hommage
Que tout vassal bien né doit à la royauté.
Le Bugey poétique
Théodore Avanton
Lecture : De gueules au lion d'hermine
On retrouve le blason du Bugey en quartier de celui du département de l'Ain

Lecture: Ecartelé : au premier d'azur au lion contourné d'hermine, au deuxième d'azur aux trois morailles d'or rangées en pal et au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueules, au troisième d'azur aux trois fleurs de lys d'or et au bâton péri en bande de gueules, au quatrième de gueules au lion d'hermine ; sur l'écartelé la croix tréflée d'argent
Les différents "Pays" composant le département sont représentés dans chacun des quartiers :
- la Bresse (armoiries des seigneurs de Bagey) : d'azur au lion contourné d'hermine - le Pays de Gex, (armoiries des seigneurs de Joinville) : d'azur aux trois morailles d'or rangées en pal et au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueules- les Dombes, (armoiries des seigneurs de Bourbon) : d'azur aux trois fleurs de lys d'or et au bâton péri en bande de gueules- le Bugey
La croix tréflée : l'ordre de Saint Maurice en souvenir des ducs de Savoie.
Administration du Bugey
Le Bugey fait partie du département de l'Ain. Il est divisé en deux arrondissements distincts :
- Au sud, l'Arrondissement de Belley (9 cantons, 107 communes) "BAS BUGEY"
- Au Nord l'Arrondissement de Nantua, appelé parfois « Haut-Bugey » (7 cantons, 64 communes).
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- Oyonnax 24100 hab.
- Ambérieu-en-Bugey 11400 hab.
- Bellegarde sur Valserine 10800 hab.
- Belley 8000 hab.
- Lagnieu 5880 hab.
- Nantua 3900 hab.
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Histoire du Bugey
L'homo sapiens apparaît dans le Bugey lors du retrait définitif des grands glaciers alpins au paléolithique supérieur (20 000 à 12 000 ans BC ; Grotte des Hotteaux à Rossillon) au moment où les conditions en Bugey étaient favorables à une implantation humaine. On présume que ces peuplades étaient originaires d'Asie. L'azilien et le néolithique nous sont connus par des haches et autres outils de pierre polie, par le squelette enchevêtré de l'homme de Culoz et par de nombreuses pierres à cupules.
Le peuplement pré-romain de la région est partagé entre des peuples venus du nord tels que les Séquanes et les Helvètes et des peuples venus du sud tels que les Ambarres et les Allobroges.
Mais le Bugey entre réellement dans l'histoire en 58 avant J.C. avec le début des conquêtes romaines menées par les troupes de Jules César. La romanisation a été marquée dans l'habitat, dans les réseaux de communications, dans les vestiges de temples …
Sous la période romaine le Bugey connaitra un formidable essor, comme en témoignent la densité des établissements gallo-romains ainsi que le remarquable développement du réseau des routes romaines. Cela s'explique par la situation privilégiée du Bugey, placé sur la route de l'Italie et par sa proximité avec Lyon, alors capitale des Gaules. C'est également à cette époque qu'apparaît la ville de Belley, probablement fondée au siècle d'Auguste.
Les noms des villages rappellent les racines celtes ou ligures mais surtout la présence de villas gallo-romaines : le suffixe latin -acum accolé au nom de personnes propriétaires de domaines ruraux est fréquent, dans le Bugey, il a généralement évolué en ieu : Arbignieu, Colomieu, Peyrieu, Conzieu… Un sous-préfet aurait imposé au XIXe siècle l'abandon du x à la fin des noms mais seulement pour les villages, d'ou la subsistance du x pour les hameaux comme Escrivieux.
C'est à eux qu'on attribue la paternité des suffixes de noms de village en "oz" et "az" (Culoz, Contrevoz, Ordonnaz…). À l'administration stabilisatrice de Charlemagne succède l'anarchie de la Francie médiane qui engendre rapidement la féodalité.
A partir du IXe siècle, le Bugey entre successivement dans le second royaume de Bourgogne et le Saint Empire. La féodalité, déjà bien constituée, va se renforcer et au XIIe siècle, profitant de l'anarchie, seigneurs laïcs et ecclésiastiques prennent leur indépendance ; ainsi dans le Bas Bugey, les évêques de Belley possèdent-ils maints territoires et villages ; plus au Nord, les Sires de Thoires apparus vers 1086 sur les bords de l'Ain, fondent une dynastie qui durera près de quatre siècle; en étendant leur fief sur une grande partie du Haut Bugey ils s'opposent violemment aux prieurs de l'Abbaye de Nantua fondée au VIIe siècle.
Au XIIe siècle, le peuplement du territoire bugiste s'accélère et la densité de population devient forte. De nombreux prieurés sont créés, ainsi que de nombreux monastères, comme l'abbaye de St Sulpice (1130), les Chartreuses de Portes (1115), Arvières (1132), Pierre Châtel (1383)…
Constitué autour de l'évêché de Belley, le Bugey s'étend au fur et à mesure des conquêtes de la Maison de Savoie, à tous les pays situés entre le Rhône et l'Ain, y compris le Valromey, la Michaille et la terre de Nantua. Plus au Nord, une page de l'histoire médiévale se tourne en 1402 : sous la pression du duc de Bourgogne Philippe Le Hardy qui revendique la suzeraineté sur le comté de Montréal et fait envahir la vallée d'Oyonnax[1], le dernier Sire de Thoire-Villars sans descendance se résigne à se séparer de ses terres du bugey : il les vend au duc de Savoie.
Population
La population a constamment décliné au cours du XXe siècle, en particulier dans les zones excentrées et montagneuses, ainsi que pendant la désindustrialisation de la vallée de l'Albarine (années 60-80). Les régions de la plaine de l'Ain et de la vallée du haut Rhône ont au contraire vu leur population augmenter. La capitale historique du Bugey est Belley. Le "Pays du Bugey" réunit 7 cantons (Belley, Champagne en Valromey, Hauteville, Lhuis, Saint-Rambert-en-Bugey, Seyssel et Virieu) ainsi qu'une partie du canton de Brénod, soit 92 communes pour une population de 43 361 habitants en 1990.
Physionomie et tourisme
Combes, crêtes, plateaux mais aussi coteaux, châteaux et chapelles sont visibles dans le Pays du Bugey.
Brillat-Savarin décrivait le Bugey comme "un jardin anglais de cent lieux carrées". Les paysages sont ponctués de cascades, lacs et étangs, soulignée par des serpentines d'émeraudes… Les différences de paysage conduisent à distinguer deux sous-régions :

- Le Bas-Bugey
- Ambérieu-en-Bugey et Ambronay.
- Cluse de l'Albarine
- Villages d'Évosges et d'Oncieu
- Chartreuse de Portes
- Saint-Sorlin-en-Bugey
- Belley
- Le Mollard de Don (1217m.)
- Le Haut-Bugey
- Nantua
- La Vallée d'Oyonnax (vallée des plastiques)
- La Michaille
- Le plateau de Retord
- Les monts Berthiand
- Artemare
- Vieu
- Le Valromey constitue la transition entre les deux .
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- Le Bugey correspond à l'extrémité sud des montagnes du Jura, entre le Rhône et la rivière d'Ain.
Le patrimoine naturel est ici, par ses paysages, ses eaux, ses bois, ses fleurs, ses champignons, ses balades, sa bonne chère, de très grande qualité. - Le Bugey est composé de deux parties : l'une, pays de sapins au climat rude qui est l'hiver un paradis pour le ski alpin, le ski de fond et la raquette, l'été un lieu idéal pour le VTT et la randonnée en moyenne montagne ; l'autre, étant composée de collines riantes où la vigne s'épanouit.


- La vigne modèle et rythme les paysages de la montagne bugiste ajoutant ainsi un côté bucolique et généreux.
La montagne est partout présente dans le Bugey. Les monts, les crêts et les plateaux ont souvent une altitude supérieure à 1 000 m (1 531 m au Grand Colombier).
- L'eau est partout présente, sous forme de cascades, de rivières ou de lacs : le Bugey cache de nombreuses cascades, dont celle de Glandieu.
- Sa capitale est la ville de Belley dont l'enfant le plus célèbre est sûrement Brillat-Savarin qui publia en 1825 la célèbre "Physiologie du goût" et inventa le mot "convivialité" qui sied si bien aux habitants du Bugey.

- Le Bugey est décoré, ici et là, de fours traditionnels en pierre dans lesquels on cuisait le pain au levain, les galettes et les sablés traditionnels. Les « fêtes du four », très populaires, les ont remis au goût du jour depuis quelques années.
- En plus de la Roussette de Seyssel, le vignoble du Bugey produit des vins (en Appellation d’Origine) de plus en plus appréciés: des blancs, à base de cépage Chardonnay et Altesse, des rouges et rosés à base de Gamay et Pinot, sans oublier le Marc et la "Fine" du Bugey.
- Parmi les lieux les plus connus, nous pouvons citer la réserve naturelle du Marais de Lavours et Maison du Marais, le musée d’Histoire, de la Résistance et de la Déportation du Haut-Jura, la cuivrerie de Cerdon, les soieries JC Bonnet, le musée du Peigne et de la Plasturgie, le château des Allymes, Ambronay et son festival de musique baroque, la Maison d’Izieu. Les sites naturels comme le lac Genin et le Grand Colombier, les grottes du Cerdon accueillent de nombreux touristes chaque année.



Marais de lavours cuiverie de cerdon chateau des Allymes la maison d'izieu




le lac Genin grottes de cerdon vue du grand colombier Abbaye d'Ambronay