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Cheignieu-la-Balme, le blog d'un Cheignieulat de coeur.

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Promouvoir le village de Cheignieu-la-Balme, la région du Bugey et le département de l'Ain. Je dédie ce site à mon épouse Sandrine et à mes enfants Alexis et Romain.


Résultats de l'élection présidentielle 2012 à Cheignieu

Publié par cheignieulat avant tout

Catégories : #Cheignieu la balme

 

 

  L'élection présidentielle 2012 à Cheignieu

 

 

Pour bien comprendre les résultats de l'élection présidentielle 2012 et l'évolution de l'opinion politique à Cheignieu-la-Balme, les chiffres du scrutin de 2007 constituent un indicateur comparatif intéressant.

 

Composante sociologique de la commune :

  • Population : 139 hab
  • Superficie : 6 km2
  • Densité de population : 22.14 hab/km2
  • Taux de chômage : 4.9%
  • Taux d'actifs : 69.1%
  • Propriétaire : 56.7%
  • Diplomés : 69.6%
  • Diplomés > Bac+2 : 2.9%
  • Revenu net moyen : 18503 €
  • Résidence principale : 63%

 

Les chiffres du scrutin de 2007 à Cheignieu :   

 

 

L'élection présidentielle 2007 s'est déroulée les 22 avril (1er tour) et 6 mai 2007 (2ème tour) à Cheignieu-la-Balme.

 

Au 1er tour 2007, François Bayrou (Mouvement démocrate) réunit 26,32% des voix devant Ségolène Royal (Parti socialiste) qui représente 20,18 % des suffrages.

 

     

 

De son côté, le futur chef d'Etat, M. SARKOZY, arrive avec seulement 18.42 % des votes, en 3ème position. 
Le taux d'abstention au 1er tour 2007 à Cheignieu-la-Balme est de 11,54%.

 

 

 

  Nombre % Inscrits
Inscrits 130  
Abstentions 15 11,54 %
Votants 115 88,46 %
  Nombre % Votants
Blancs ou nuls 1 0,87 %
Exprimés 114 99,13 %
  Voix % Exprimé
BAYROU François (Union pour la démocratie française) 30 26,32 %
ROYAL Ségolène (Parti socialiste) 23 20,18 %
SARKOZY Nicolas (Union pour un mouvement populaire) 21 18,42 %
BESANCENOT Olivier (Ligue communiste révolutionnaire) 11 9,65 %
LE PEN Jean-Marie (Front national) 11 9,65 %
NIHOUS Frédéric (Chasse, pêche, nature et traditions) 5 4,39 %
BOVE José (Sans étiquette) 4 3,51 %
VOYNET Dominique (Les Verts) 4 3,51 %
BUFFET Marie-George (Parti communiste français) 3 2,63 %
LAGUILLER Arlette (Lutte ouvrière) 1 0,88 %
DE VILLIERS Philippe (Mouvement pour la France) 1 0,88 %
SCHIVARDI Gérard (Parti des travailleurs) 0 0,00 %

Lors du second tour 2007 à Cheignieu, Ségolène ROYAL a largement gagné avec 57.80 % des suffrages contre tout juste 42.2 % pour Nicolas SARKOZY.

 

Au niveau national à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle 2007 du dimanche 22 avril, Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP, est arrivé en tête avec 31% des voix devançant la candidate socialiste, Ségolène Royal (26%). François Bayrou rassemble plus de 18% des voix et le candidat du Front National, Jean-Marie Le Pen, récolte 10% des voix.
Lors du second tour, Nicolas Sarkozy succède au Président sortant Jacques Chirac en étant élu Président de la République française avec plus de 53% des voix.

Les chiffres du scrutin de 2012 à Cheignieu :     

 

          

Résultats du premier tour à Cheignieu-la-Balme (22/04/2012) : une nouvelle tendance politique se dégage à Cheignieu !

 

 

  Nombre % Inscrits
Inscrits 124  
Abstentions 14 11,29 %
Votants 110 88,71 %
  Nombre % Votants
Blancs ou nuls 1 0,91 %
Exprimés 109 99,09 %
  Voix % Exprimé
LE PEN Marine (Front national) 30 27,52 %
HOLLANDE François (Parti socialiste) 29 26,61 %
SARKOZY Nicolas (Union pour un mouvement populaire) 26 23,85 %
BAYROU François (MoDem) 11 10,09 %
MÉLENCHON Jean-Luc (Front de Gauche) 8 7,34 %
POUTOU Philippe (Nouveau Parti Anticapitaliste) 3 2,75 %
JOLY Eva (Europe Ecologie Les Verts) 1 0,92 %
ARTHAUD Nathalie (Lutte ouvrière) 1 0,92 %
CHEMINADE Jacques (Sans étiquette) 0 0,00 %
DUPONT-AIGNAN Nicolas (Debout la République) 0 0,00 %

 

 

Surprise de ce premier tour de scrutin de la présidentielle 2012 à Cheignieu-la-Balme, la candidate du front national, Marine LE PEN arrive en tête avec 30 voix, soit 27,52 % des suffrages exprimés.

Lors du scrutin de 2007, son père, Jean-Marie LE PEN n'avait réalisé que 9,65 % des suffrages (11 voix), il n'arrivait qu'en quatrième position à égalité avec le candidat LCR, Olivier BESANCENOT.

 

Autre surprise : le candidat du MoDem, François BAYROU qui était arrivé largement en tête à Cheignieu lors du scutin de 2007 avec 30 voix, soit 26,32 % des suffrages exprimés ne réitère pas son score. Il se place, lors de ce scrutin 2012, en quatrième position avec seulement 11 voix, soit 10,09 % des suffrages exprimés.

 

Un constat édifiant ! les résultats parlent d'eux-mêmes, Cheignieu connaît un nouveau visage politique exprimé par une totale inversion de tendance entre le centre et l'extrème droite. Cheignieu se radicalise et vote désormais majoritairement extrême droite en 2012.

Difficile d'expliquer les raisons d'une telle radicalisation politique...

 

Résultats du second tour à Cheignieu-la-Balme (06/05/2012)
Candidats Nombre de voix % exprimés
François HollandeFrançois Hollande 54 56,84
Nicolas SarkozyNicolas Sarkozy 41 43,16
Suffrages Nombre de voix % inscrits
Inscrits 124  
Abstentions 20 16,13
Votants 104 83,87
Exprimés 95 76,61
Blancs ou nuls 9 7,26

 

                   

 

 

ENTRE LES 2 TOURS DE LA PRESIDENTIELLE 2012 :

 

               

Cinquième du 1er tour, mais arbitre du second tour, François Bayrou avait adresssé un courrier aux deux qualifiés pour le sprint final de la présidentielle, appelant leurs réponses sur les priorités qu'il a défendues durant la campagne : désendettement, moralisation de la vie publique, lutte contre la désindustrialisation, éducation.

Dans une lettre de sept pages, le présidenti sortant Nicolas Sarkozy lui a répondu. "J'ai présenté un projet présidentiel appuyé sur un chiffrage extrêmement précis et rigoureux, il prévoit le retour à l'équilibre des finances publiques en 2016", rappelle le président-candidat de l'UMP dans ce courrier. "Je note que le candidat socialiste, pour sa part, ne propose aucune mesure de réduction des dépenses publiques. Au contraire, il les alourdit, décale à 2017 le retour à l'équilibre", poursuit-il à l'adresse du candidat MoDem qui avait fait de la lutte contre l'endettement un objectif prioritaire.

Nicolas Sarkozy explique aussi, sur un thème cher au leader centriste, qu'une "importante modernisation" des institutions a été entreprise depuis 2007, avec une "exigence d'exemplarité". "Cela ne nous dispense évidemment pas d'aller plus loin", souligne M. Sarkozy, citant sa volonté d'interdire le cumul d'une fonction ministérielle avec un mandat exécutif local et de réduire le nombre de parlementaires. "Je partage, par ailleurs, votre volonté d'introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives", note-t-il. Sur le "produire en France", au coeur du projet du patron du MoDem, Nicolas Sarkozy assure partager la préoccupation que la France demeure "une grande terre de production". Le déclin de l'emploi industriel a été "enrayé", assure-t-il, mais "il faut maintenant aller plus loin". Il évoque notamment le projet de "TVA antidélocalisations".

"Réforme fiscale d'envergure"

 

 

François Hollande lui a aussi répondu, dans une lettre de deux pages rendue publique samedi. "Le sérieux budgétaire, Il est le premier moyen, pour rétablir l'équilibre des comptes publics", écrit le candidat socialiste à la présidentielle, au candidat MoDem. François Hollande, qui souligne qu'en "5 ans, la dette de la France s'est accrue de 600 milliards d'euros et atteint désormais presque 90% du PIB", promet de "ramener l'équilibre budgétaire à la fin du quinquennat, en 2017". Il explique qu'"à cette fin, il fera voter dès cet été par le Parlement une loi organique sur les finances publiques", alors que M. Bayrou plaide pour une "règle d'or" d'équilibre des finances publiques inscrite dans la Constitution. "C'est pourquoi, j'ai proposé une réforme fiscale d'envergure, dont l'objectif est de rétablir l'équité entre citoyens et de prendre à l'Etat les ressources dont il est privé au bénéfice d'intérêts particuliers", plaide le député de Corrèze. A François Bayrou, qui critique la création défendue par François Hollande de 60.000 emplois dans l'éducation, point par ailleurs important dans le projet du leader centriste, le candidat PS assure qu'il s'agit "d'un effort indispensable et juste" qui "représenterait 2 milliards d'euros à la fin du quinquennat". "Ce coût équivaut, affirme M. Hollande, à la dépense fiscale consentie en une seule année au titre de l'allégement de l'impôt sur la fortune". Il assure en outre que "cet effort est maîtrisé", en arguant que "la dépense publique ne progresserait que de 1% par an et que le nombre total de fonctionnaires n'augmenterait pas au cours du prochain quinquennat".

François Hollande répète ses engagements de "séparation des activités bancaires, d'interdiction des produits spéculatifs, de mobilisation de l'épargne vers les entreprises et de création d'une banque publique d'investissement destinée en particulier aux PME". "Tout sera fait pour relancer notre industrie et permettre de produire en France", promet-il, en détaillant les mécanismes devant empêcher les délocalisations. Le tout sera "rassemblé dans une grande loi sur le développement économique". "Cette rénovation de notre vie publique est une nécessité et une urgence. Je ferai voter une grande loi de moralisation de la vie publique par le Parlement. Et s'il y a blocage, je consulterai les Français par voie référendaire". S'agissant de l'Europe, François Hollande réaffirme sa volonté de "renégocier le traité budgétaire", qui comporte des "disciplines budgétaires" auxquelles "il souscrit", et d'y ajouter une "perspective de croissance". Il se "félicite" de voir que "chacun constate que les positions qui nous étaient présentées comme figées sont en train d'évoluer", ce qui est "la voix de la sagesse".

 

 

Le débat Hollande-Sarkozy négocié dans le moindre détail.

François Hollande et Nicolas Sarkozy se retrouveront face à face mercredi à la télévision.

 

 

 

 

            François Hollande et Nicolas Sarkozy se retrouveront face à face mercredi à la télévision.
Crédits photo : LIONEL BONAVENTUREJACQUES BRINON/AFP

 
  • Tous les éléments du duel ont été passés en revue par les représentants des candidats. Une charte a même été conçue pour fixer le déroulement de l'émission.

Les équipes des candidats ont négocié jusqu'au moindre détail le débat de mercredi soir. Température, réalisateur, détails techniques, rien n'a été laissé au hasard. Les responsables de la communication Manuel Valls et Franck Louvrier ont rencontré les représentants des deux chaînes, Thierry Thuillier pour France 2 et Catherine Nayl pour TF1. Tout a été négocié sous l'égide du CSA. Le choix du réalisateur, d'abord contesté par l'équipe d'Hollande, s'est porté sur Jérôme Revon. Il avait déjà dirigé le débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy en 2007 et a été choisi par les chaînes. Le PS soutenait le réalisateur du «Grand Journal» de Canal+ Renaud Le Van Kim. Il sera assisté par deux adjoints nommés par les partis: il s'agit d'Yves Barbara pour Nicolas Sarkozy et de Tristan Carné pour François Hollande. Ils devront vérifier à ce qu'aucun plan peu flatteur pour les candidats ne passe à l'antenne.

Le studio où se déroulera le débat est le 107, situé à la Plaine Saint-Denis. Les équipes des candidats s'y rendront avec les membres du CSA mardi matin pour vérifier la température de la pièce et la décoration, conçue par Olivier Illouz. Une table en verre de 2m50 séparera les duellistes, qui prendront place dans deux alvéoles découpées dans la table. Hollande sera placé à gauche de l'écran, Sarkozy à droite.

 

   

Un débat d'au moins deux heures

L'ordre de passage des deux thèmes devait être décidé lundi, tout comme les derniers détails de la charte, qui précisera la manière dont seront filmés et cadrés les deux protagonistes, a expliqué le réalisateur Jérôme Revon. Selon lui, il s'agira de «la réalisation la plus simple, la plus sobre et la plus écrite de toute l'histoire de la télévision, mais la pression est très forte, car il ne faut rien négliger». Mis gracieusement à la disposition des médias qui souhaitent le retransmettre, le débat sera diffusé simultanément sur BFM-TV, iTélé, LCI et France24 ainsi que par RTL, France Inter, France Info, RMC et Europe 1. Une vingtaine de caméras fixes et portables et une régie de secours ont été installées.

Quant à la durée du débat, elle devrait être d'au moins deux heures. La seule inconnue reste encore la forme de la confrontation. On ne sait pas si les journalistes, David Pujadas et Laurence Ferrari, pourront intervenir pendant la discussion où s'ils se contenteront de vérifier le temps de parole. En 2007, le débat avait attiré en moyenne plus de 20 millions de téléspectateurs.

 

REVUE DE PRESSE - Au lendemain du débat d'entre-deux tours, la presse compte les points...

                         

 

Pour la plupart des éditorialistes ce jeudi, le seul débat entre les deux candidats avant le second tour ne devrait pas changer fondamentalement le rapport de force avant le second tour de dimanche, le favori des sondages François Hollande ayant de plus «marqué des points» quant à sa stature présidentielle.

Dans L'Est Républicain, Rémi Godeau estime ainsi que «ce rendez-vous qualifié de crucial, ne devrait pas provoquer de séisme électoral». Philippe Waucampt du Républicain Lorrain, a assisté à «un beau combat qui ne modifiera pas vraiment le rapport des forces dimanche», et note que «François Hollande, dans le comportement et l'attitude, a été le plus présidentiel des deux, jouant en quelque sorte le coucou du nid sarkozien».

 

 

Hollande a «marqué des points»

François Hollande «avait pour objet de montrer qu'il était capable d'avoir une stature présidentielle ; il a sur ce terrain marqué des points», affirme Patrick Pépin dans Nord Eclair. Nicolas Demorand de Libération fait partie de ceux estimant que «la dynamique propre du débat aura permis d'éviter la juxtaposition des langues de bois, le choc des slogans creux. Et, à ce jeu-là, François Hollande a marqué bien des points».

Si le débat ne change rien, Daniel Ruiz, de La Montagne, pense que «s'il est un point sur lequel les lignes ont sans doute bougé, c'est sur l'image d'un François Hollande "taille patron"». «Sur la forme, cela ressemblait fort à un match nul, Hollande ayant un vrai talent dialecticien. Sur le fond, c'est une autre affaire. Au total, cela ressemblait néanmoins à un dialogue de sourds ayant peu de chances de faire bouger les lignes», observe Hubert Coudurier du Télégramme.

 

«Deux candidats de haut niveau»

 

 

«Aucun des deux candidats ne s'est effondré et chacun est resté dans son positionnement idéologique», constate de son côté Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne. Francis Brochet du Progrès a vu «un débat de crise, entre deux candidats de haut niveau». Dans Ouest-France, Michel Urvoy pense que «ce débat aura pour principal effet d'ancrer les convaincus dans leur certitude».

Certains tels Jean-Claude Souléry dans La Dépêche du Midi jugent que «François Hollande l'a emporté». «En jouant la défensive -ce qui n'est pas son fort- le candidat sortant semblait déjà sorti. On verra dimanche. Mais, hier soir, il a perdu», conclut-il.

Seul Le Figaro sous la plume de Paul-Henri du Limbert croit encore la victoire du candidat-président: «Tous les dirigeants qui, en Europe, depuis 2008, ont dû affronter un scrutin majeur se sont retrouvés dans cette position. Et tous ont perdu. Mais ils n'avaient pas face à eux François Hollande, son langage daté et sa gauche disparate.» François Martin du Midi Libre sait comment «les Français, sans doute confortés dans leurs convictions, trancheront à leur manière le débat»: «Dimanche. Dans les urnes.»

 

             

 

François Bayrou, récit d'une "rupture historique"

Le Monde.fr | 04.05.2012 à 10h10 • Mis à jour le 04.05.2012 à 11h59

 

François Bayrou, jeudi 3 mai, à son siège de campagne.

François Bayrou, jeudi 3 mai, à son siège de campagne. | AP/Francois Mori

 

C'est une vraie surprise. Et l'aboutissement d'une révolution personnelle. C'est, aussi, le dernier coup de théâtre de la campagne, un ultime coup dur pour un Nicolas Sarkozy déjà en mauvaise posture.

Jeudi 4 mai, François Bayrou a cessé de tergiverser. A 19 h 20, après s'être isolé dans son bureau du MoDem, rue de l'Université, àParis, pour choisir ses mots, il est venu, face aux caméras, annoncer une position claire pour le second tour. Il votera, sans faux-fuyant, pour François Hollande. M. Bayrou, pour autant, n'a pas donné de consigne de vote aux 9,1 % d'électeurs qui ont voté pour lui au premier tour, en expliquant qu'il "respecte les expressions différentes" au sein de son parti, le MoDem.

 

 

UNANIMITÉ

C'est une drôle de journée, où tout a basculé. Quand M. Bayrou a-t-il pris sa décision ? "Le matin", pense un proche. "Dans la nuit", spécule un autre. Jusqu'à la veille, l'hypothèse dominante était, pour lui, d'annoncer un vote blanc.

Mercredi soir, il a regardé à la télévision, chez Marielle de Sarnez, sa fidèle directrice de campagne, le débat télévisé entre M. Hollande et M. Sarkozy, en compagnie de Philippe Douste-Blazy, Robert Rochefort et Bernard Bosson. Dans la petite assemblée, une même analyse est partagée : le candidat du PS s'est imposé. "François m'a semblé agacé par cette unanimité", raconte un participant.

Jeudi matin, M. Bayrou a réuni son comité stratégique de campagne, pour évoquer la décision à prendre. Dans l'après-midi, il a convié le conseil national du MoDem, sorte de parlement de son parti, pour poursuivre la discussion. Puis il s'est s'exprimé.

 

 

 "OBSESSION DES FRONTIÈRES"

"J'ai examiné, depuis deux semaines, l'évolution du second tour de l'élection présidentielle", a affirmé M. Bayrou. Le président du MoDem y a vu, selon ses termes, un Nicolas Sarkozy qui "s'est livré à une course-poursuite à l'extrême droite", avec une "obsession de l'immigration" et une "obsession des frontières". "Je ne veux pas voter blanc, ce serait de l'indécision", a jugé le député des Pyrénées-Atlantiques. "Reste le vote pour François Hollande. C'est le choix que je fais", a-t-il dit.

M. Bayrou ne signe pas un chèque en blanc au candidat socialiste. "J'ai dit ce que je pensais de son programme économique. Je pense que ce programme est inadapté à la situation du pays", a-t-il poursuivi. Mais, juge-t-il, dans une phrase qui ressemble à un appel, "devant cette crise inéluctable, il n'y aura qu'une attitude possible : une unité nationale qui réunira des femmes et des hommes venus d'horizons différents, pour permettre au pays de se ressaisir".

Lire aussi : François Bayrou, l'implacable procureur de Nicolas Sarkozy

"Si François Hollande en reste à la gauche classique et à son programme, je serai un opposant, dans une opposition vigilante et constructive", a-t-il précisé. Et d'ajouter : "Je ne suis pas, et ne deviendrai pas, un homme de gauche." Durant la journée, la rumeur de son choix a circulé. "On a compris, mais il n'a rien dit clairement à personne", rapporte un membre de la direction du MoDem.

 LARGE MAJORITÉ

Jeudi matin, M. Bayrou a testé, en un tour de table, la position des quelque trente membres de son comité stratégique. Une large majorité a affirmé un vote en faveur de M. Hollande. Pas un n'a exprimé un choix en faveur de M. Sarkozy. Les sénateurs Jean Arthuis et François Zocchetto, qui ont pris position en faveur du président, n'étaient pas là. L'affaire était pliée.

"Ce n'est pas ça qui l'a convaincu, mais l'avis de ses amis, depuis quelque temps", estime cependant le secrétaire général adjoint du MoDem, Christophe Madrolle. "Il a compris qu'il n'y aurait pas de casus belli, que l'unité ne serait pas mise en cause", analyse Jean-François Martins, le directeur de la communication du MoDem.

 "RUPTURE HISTORIQUE"

Lors du conseil national, l'après-midi, M. Bayrou a écouté les prises de position des partisans d'un choix en faveur du candidat socialiste, du candidat de l'UMP ou d'un vote blanc, sans s'avancer personnellement. Mais quand Mme de Sarnez a dit qu'elle se prononcerait pour M. Hollande, en expliquant que le discours de M. Sarkozy sur les frontières, à Toulouse, l'avait convaincue de choisir, tout le monde a compris. "C'est émouvant. Une rupture historique. C'est énorme, ce qui se passe", a confié en sortant avant la fin une représentante du MoDem marseillais, Florence Bistagne.

En disant clairement qu'il votera pour M. Hollande le 6 mai, M. Bayrou poursuit, en franchissant un grand pas, la mutation qu'il avait commencée en 2007. Entre les deux tours, il avait alors confié, en rupture avec la tradition de centre-droit de l'UDF, qu'il ne voterait pas pour M. Sarkozy. S'étaient ensuivies cinq difficiles années de solitude politique. La quasi-totalité des députés qui le soutenaient ont quitté leur collègue des Pyrénées-Atlantiques pour s'arrimer à l'UMP, assurant ainsi leur réélection.

 RESSOUDER LA FAMILLE

Ces derniers jours, M. Bayrou affirmait qu'il voulait ressouder la famille centriste éparpillée, depuis 2002, dans la lente désagrégation de l'UDF. Il a parlé, au téléphone, avec Hervé Morin, le président du Nouveau Centre, après s'être entretenu avec le premier ministre, François Fillon, pendant le week-end. Il a également rencontré Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical.

M. Bayrou s'est rendu compte de la difficulté de la tâche. Chantre du centre "indépendant", il s'est heurté, chez ses interlocuteurs, à l'axiome de François Mitterrand : "Le centre n'est ni à gauche ni à gauche." "Cette fois, il coche la case, il démontre que le centre est indépendant", se félicite M. Rochefort.

Lire aussi : Dans la majorité, on mise sur "la mort politique" de Bayrou

"Il n'y avait pas d'autre solution. Il vaut mieux s'emmerder avec un type responsable comme Hollande qu'avec les centristes. Face à eux, même Sisyphe aurait abandonné. Et il ne pouvait pas ne rien dire. L'année 2007 a été un échec stratégique. Il s'est retrouvé au rancart pendant cinq ans", estime un proche, qui ajoute : "Mais c'est dur pour François Bayrou. Il s'arrache à une famille, à une histoire."

L'axe Bayrou-Hollande a vu le jour, en réalité, il y a deux ans. Les deux hommes ont alors beaucoup échangé, d'accord sur l'essentiel. La campagne les a ensuite éloignés, M. Bayrou répétant qu'il trouvait le programme du socialiste "insoutenable". "Les valeurs l'ont emporté", constate son ami Bernard Lehideux.

La suite reste à écrire. La balle est dans le camp de M. Hollande. Le centriste peut-il espérer un groupe à l'Assemblée nationale ? "La partie va être très, très serrée. On va voir comment, dimanche soir et lundi, François Hollande répond à tout ça", estime Jean-Luc Bennahmias, vice-président du MoDem. "C'est une vraie transgression. Mais il n'y avait, de toute façon, pas de solution qui fabriquait des élus", constate M. Rochefort. Voilà François Bayrou devant une feuille blanche.

 

 

                          
               

Estimation des résultats du 2ème tour des instituts de sondage présidentielle 2012 ! Nicolas Sarkozy est-il en train de renverser la tendance ? François Hollande résistera-t-il au débat de l'entre deux tour ? Marine Le Pen peut-elle refaire basculer l'élection ? Quel report de voix pour les électeurs de François Bayrou ? Vous aussi vous êtes perdu dans la jungle des sondages souvent contradictoires ? Grâce à notre nouvel outil, 20minutes.fr vous permet de vous y retrouver et de comparer les tendances et estimations de la course présidentielle des différents instituts de sondage (Ifop, Ipsos, Sofres, LH2, BVA, OpinonWay et bien sûr CSA, le partenaire de La Course 20Minutes-RMC-BFMTV). Intentions de vote au second tour, vous y verrez clair en un seul coup d'oeil à quelques jours du 2ème tour de l'élection présidentielle 2012.

 

L'élection présidentielle
             

 

Présidentielles 2012 : résultats de Cheignieu-la-Balme

 


POUR BIEN CHOISIR EN 2012 :

           

 

EMPLOI


Un bureau de l'agence Pôle emploi en France. Photo AFP

 

 

François Hollande:

- Création de 150.000 emplois d'avenir pour l'insertion des jeunes.

- Mise en place de 500.000 "contrats de génération" (proposer à tout employeur s'engageant à garder un senior jusqu'à son départ à la retraite tout en embauchant en CDI un moins de 25 ans, une exemption temporaire de cotisations sociales sur ces deux emplois).

- Fin de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

 

Nicolas Sarkozy:

- Baisse des charges patronales compensée par une hausse de la TVA.

- Organisation d'un référendum, en cas de blocage, sur l'indemnisation et la formation des chômeurs.

- Suppression de la prime pour l'emploi et allègement des charges sur les bas salaires.

- Relèvement à 5% (contre 4% actuellement) du quota de jeunes en apprentissage dans les entreprises de plus de 250 salariés.

- Pour les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA), les "efforts d'insertion" seront "évalués tous les dix-huit mois". Les contrats de sept heures d'intérêt général pour ceux qui n'ont aucune activité seront généralisés.

 

 

 

 

FISCALITÉ/DETTE

 


La France a été dégradée de son triple A par l'agence de notation

Standard and Poor's le 13 janvier 2012. Photo AFP

 

 

François Hollande:

- Objectif retour à l'équilibre en 2017.

- Réforme fiscale avec une nouvelle tranche à 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros et la création d'un taux marginal d'imposition de 75% pour les revenus au dessus d'un million.

- Relèvement des taux d'imposition des plus gros patrimoines pour annuler les allégements de l'ISF de 2011.

- Séparation des activités bancaires de crédit et de spéculation.

- Taxation des transactions financières.

 

Nicolas Sarkozy:

- Objectif retour à l'équilibre en 2016 "par un effort de 115 milliards d'euros".

- Instauration d'une "règle d'or" budgétaire.

- Création d'un impôt sur les bénéfices minimum pour les grands groupes.

- Création d'un impôt pour les exilés fiscaux.

- Taxation des transactions financières.

 

 

 

LOGEMENT


 

Le logement, un dossier auquel les Français accordent une grande

importance. Photo AFP

 

 

François Hollande:

- Encadrement par la loi du montant des loyers.

- Objectif de création de 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants durant le quinquennat.

- Multiplication par cinq des sanctions pour les communes qui ne respectent pas la loi SRU sur les logements sociaux.

- Mise à disposition gratuitement pour les collectivités locales des terrains de l'Etat disponibles.

 

Nicolas Sarkozy:

- Division "par deux" des droits de mutation perçus par les notaires pour le compte de l'Etat et des collectivités locales à chaque changement de propriétaire d'un logement.

- Encadrement du montant des loyers.

- Augmentation du coefficient d'occupation des sols de 30%.

 

 

 

ÉDUCATION

 

 

Des enfants dans une école à Nantes. Photo AFP


François Hollande:

- Augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire dès la rentrée de septembre.

- Création de 60.000 postes (professeurs, surveillants, psychologues, infirmières...) sur cinq ans.

- Accueil des enfants de moins de 3 ans en maternelle.

 

Nicolas Sarkozy:

- Possibilité pour les professeurs certifiés de travailler 26 heures au lieu de 18, salaire augmenté de 25%.

- Doublement du nombre de volontaires du service civique.

- Facilités pour permettre aux jeunes de passer le permis de conduire.

 

 

 

RETRAITES/SANTÉ

 

 

Une maison de retraite en France. Photo AFP

 

 

François Hollande:

- Départ à 60 ans pour ceux qui commencé à travailler avant 18 ans et ont cotisé toutes leurs annuités, financé par un relèvement de 0,1% des cotisations patronales et salariales.

- Réforme de la tarification à l'activité des hôpitaux publics.

- Encadrement des dépassements d'honoraires des médecins.

- Réforme du quotient familial.

 

Nicolas Sarkozy:

- Payer les retraites le 1er du mois, et non plus le 8.

- Réforme de la dépendance en 2013.

- Développement des maisons de santé.

 

 

 

IMMIGRATION

 

 

Une jeune musulmane le 25 mars 2005 au Bourget, lors d'une

rencontre annuelle des musulmans de France. Photo AFP



 

François Hollande:

- Limiter l'immigration légale en se basant sur des critères "objectifs".

- Limitation de l’immigration économique, le Parlement fixera chaque année le chiffre des besoins.

- Droit de vote pour les étrangers non communautaires aux élections locales, à partir de 2014.

 

Nicolas Sarkozy:

- "Diviser par deux" le nombre d'immigrés légaux (100.000 contre 180.000).

- Révision des accords de Schengen sur la libre-circulation pour renforcer le contrôle aux frontières.

 

 

 

SOCIÉTÉ

 

 



Fabrice Lesté (g) et Alexis Cortijos, deux Français qui se sont

symboliquement mariés en février dernier à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Pierre VERDY/AFP

 

 

François Hollande:

- Droit au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels.

- Nouvel accompagnement de la fin de vie.

 

Nicolas Sarkozy:

- Décret pour que la cérémonie en mairie pour un Pacs homosexuel soit de droit afin de permettre une "vraie reconnaissance sociale".

 

JUSTICE/SECURITE

 

 

François Hollande:

- Suppression de la Cour de justice de la République (CJR), qui juge les crimes et délits imputables aux ministres dans l'exercice de leur fonction.

- Doublement des centres éducatifs fermés (CEF), pour les porter à 80 sur le quinquennat.

- Création de 1.000 postes par an dans la justice, la police et la gendarmerie.

- Création de zones de sécurité prioritaires.

 

Nicolas Sarkozy :

- "Présomption de légitime défense" pour les policiers.

- Délits de consultation de sites internet "qui provoquent au terrorisme ou en font l'apologie" ou de participation à des "camps d'entraînement" dans des pays étrangers

 

 

INTERNATIONAL

 

 


Des soldats français en Afghanistan. Photo AFP

 

 

François Hollande:

- Renégociation du traité européen.

- Départ anticipé à fin 2012 des troupes françaises en Afghanistan.

 

Nicolas Sarkozy:

- Départ des troupes d'Afghanistan en 2013.

 

 

 

Tranche d'imposition à 75 % : ce que signifie la proposition de M. Hollande

 

 

Si l'objectif de l'annonce de François Hollande, lundi 27 février sur TF1, était de ramener le débat sur ses propositions, c'est plutôt réussi. Le candidat socialiste a en effet annoncé son intention de créer une nouvelle tranche d'imposition à 75 % pour les revenus excédant 1 million d'euros.

Une déclaration qui a surpris jusqu'à son entourage : Jérôme Cahuzac, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a ainsi fait part de sa surprise lorsqu'il a été interrogé sur cette idée dans l'émission "Mots croisés", diffusée sur France 2 quelques minutes après que M. Hollande l'eut évoquée.

Sans surprise, l'UMP a fustigé un "message d'encadrement global, un message presque de spoliation par rapport à l'effort produit", pour reprendre le vocabulaire du ministre des finances François Baroin sur France Inter mardi 28 février. "C'est la fuite en avant fiscale, la confiscation fiscale," a estimé de son côté le ministre des affaires étrangères Alain Juppé sur RTL.

> Lire : L'UMP dénonce "la confiscation fiscale" du programme Hollande

Le parti présidentiel joue ici sur une confusion, classique mais fréquente, entre taux d'imposition global et tranche d'impôts. Au vu des commentaires sur les sites d'info, dont Lemonde.fr, elle est répandue. Explication de texte. 

LES 75 % PORTERAIENT SUR UNE TRANCHE, PAS SUR L'ENSEMBLE DES REVENUS.

En France, l'impôt sur le revenu est progressif : on ne paye pas selon un pourcentage fixe en fonction de ses revenus, mais selon un taux marginal, qui est fonction d'un barème. Il existe actuellement cinq tranches : 0% jusqu'à 6 088 euros de revenus par an, 5,5 % de 6 088 à 12 146 euros, 14 % de 12 146 à 26 975 euros, 30 % de 26 975 à 72 317 euros et 41 % au delà.

 

Tranches de revenus de l'IRTranches de revenus de l'IR | Projet de loi de finances 2012

 

En pratique, le revenu d'un contribuable est imposé en fonction de ces tranches. Un célibataire déclarant 30 000 euros de revenu annuel sera ainsi imposé à 0 % sur les premiers 6 088 euros, à 5,5 % sur la tranche suivante (jusqu'à 12 146 euros), à 14 % sur ses revenus jusqu'à 26 975 euros (donc 26 975 - 12 146, soit 14 829 euros), et à 30 % sur le reste, soit 3 025 euros.

Il paiera donc, dans notre exemple simplifié (qui n'est pas une simulation) 0 % de 6 088 euros, 5,5 % de (12 146-6 088) euros (soit 333,19 euros), 14 % de (26 975-12 146) euros (soit 2 076,06 euros), et 30 % de 3 025 euros (907,5 euros). Au total 3 651,59 euros. Donc si notre célibataire atteint la tranche de 30 %, son taux moyen d'imposition, lui, n'est pas de 30 %, mais bien de 12,17 % environ.

Ce système progressif permet une justice fiscale : plus on gagne d'argent, plus on paye d'impôts, du moins en théorie. On le voit aussi, il n'existe pas de "sauts de tranche" parfois évoqués pour critiquer l'impôt sur le revenu : on est taxé sur la part de revenus correspondant à une tranche, il n'y a donc pas d'effet de seuil en passant de l'une à l'autre.

CE QUE PROPOSE FRANÇOIS HOLLANDE

 

Le candidat socialiste proposait jusqu'ici dans son programme de créer une nouvelle tranche d'imposition à 45 % pour les revenus situés au-delà de 150 000 euros par an. Il évoque désormais une tranche supplémentaire, à 75 %, pour les revenus situés au-dessus de 1 million d'euros par an. Il ne s'agit donc pas de "prendre les trois quarts des revenus des millionnaires" comme on peut l'entendre ça et là, mais de prélever 75 % des revenus déclarés qui se situent au delà du seuil d'un million d'euros.

Reprenons l'exemple du célibataire, en imaginant cette fois qu'il gagne 1,2 million d'euros par an. Il va payer 0 % de 6088 euros, 5,5 % de (12 146-6 088) euros, soit 333,19 euros, 14 % de (26 975-12 146) euros soit 2 076,06 euros, 30 % de (72 317-26 975) euros, soit 13 602,6 euros. A l'heure actuelle, son revenu situé entre 72 317 euros et 1,2 million, soit 1 127 683 euros, sera taxé à 41 %, soit 462 350,03 euros.

Total : 333,19 + 2 076,06 + 13 602,6 + 462 350,03 = 478 361,88 euros d'impôts. Soit un taux moyen d'imposition non de 41 % (son taux marginal maximum) mais bien de 39 %.

Il faudrait, pour être complet, rajouter à ce total la taxe mise en place par François Fillon dans le cadre du plan de rigueur de l'été 2011, qui frappe à 3% les revenus situés au dessus de 250 000 euros, et à 4% ceux situés au-delà de 500 000 euros. Pour notre célibataire, cela signifie (250 000 euros x 3%) et (700 000 euros x 4%), soit 35 500 euros d'impôts en plus.

On peut également rappeler que la contribution sociale généralisée (CSG) prélevée sur les salaires est également une forme d'impôt sur le revenu, dont le taux varie et dont une partie est déductible de l'impôt sur le revenu. Et ne pas oublier que les impôts varient aussi en fonction du quotient familial (lire encadré en fin d'article).

Avec la réforme de M. Hollande, notre célibataire gagnant 1,2 million d'euros va être taxé plus fortement. Il payera 41 % de ses revenus compris entre 72 317 et 150 000 euros, soit 31 850 euros, plus 45 % de ses revenus situés entre 150 000 et un million d'euros, soit 382 500 euros. Et enfin, il sera taxé à 75 % sur ses revenus au-delà de un million d'euros, soit (75 % de 200 000 euros) 150 000 euros.

Au total, donc, 333,19 +2 076,06 + 13 602,6 + 31 850 + 382 500 + 150 000 = 580 361,85 euros d'impôts. Soit un taux moyen de 48 %.

UN TAUX MARGINAL SUPÉRIEUR À 75% A DÉJÀ EXISTÉ EN FRANCE

La réforme de M. Hollande ne serait pas une première en France. Selon l'étude de l'économiste Thomas Picketty, proche du PS, sur les hauts revenus en France, le taux marginal maximum de l'impôt sur le revenu a pu atteindre, en France, jusqu'à 90% dans les années 1920 ou dans l'immédiat après-guerre. Il était encore supérieur à 60% au début des années 1980.

 

Taux marginal supérieur de l'IRTaux marginal supérieur de l'IR | Thomas Picketty

 

Elle serait en revanche relativement plus forte que dans d'autres pays. En Europe, en 2007, le Danemark était le pays avec le plus fort taux marginal supérieur de l'impôt, à 59%, selon un rapport.

Vincent Drezet, secrétaire national du Syndicat national unifié des impôts (Snuip), juge que cette mesure ne serait pas choquante en soi. "Elle a un intérêt pédagogique et symbolique, elle pose la question de la progressivité de l'impôt". Le syndicat se dit plutôt favorable à une telle mesure, "si elle s'inscrit dans une réforme fiscale plus vaste".

UNE RÉFORME PLUS SYMBOLIQUE QU'EFFICACE

Cependant, la mesure aurait essentiellement un caractère symbolique. Pierre Moscovici, le directeur de campagne de M. Hollande, le reconnaissait lui-même, mardi 28 février au micro de France Inter : elle toucherait de 7 000 à 30 000 foyers fiscaux, soit moins de 1 % des individus.

M. Drezet est même dans une fourchette inférieure. Pour lui, la réforme concernerait de 15 000 à 20 000 foyers fiscaux, et rapporterait entre 200 et 250 millions d'euros. "Ce n'est pas avec ça qu'on va réduire le déficit", estime-t-il.

De fait, à part quelques grands patrons et sportifs de haut niveau, très peu de salariés déclarent plus d'un million d'euros de revenus par an. Selon un rapport du Sénat en 2009, les 0,01 % de foyers les plus riches, soit 3 523 foyers, se situaient au dessus de 1,221 million d'euros de revenus.

Ce même rapport pointait un autre élément : le taux moyen de prélévement de ces foyers très aisés (un pour dix mille), était de 17 %. Un chiffre inférieur à celui payé par la moyenne des 1 % les plus riches (18,3 %).

 

Taux moyen de prélévement sur les foyers les plus riches.Taux moyen de prélévement sur les foyers les plus riches. | Sénat

 

En effet, il existe bien des moyens de réduire son niveau d'imposition lorsqu'on bénéficie de hauts revenus : emplois à domicile, investissements immobiliers ou dans des entreprises de hautes technologies... Rares sont les contribuables millionnaires à se contenter de remplir leur déclaration de revenus sans se poser de question ni optimiser leur fiscalité, en toute légalité. Un déficit de progressivité pointé à longueur de rapports.

"La défiscalisation est une réalité qui ramène la fiscalité des plus riches à 15 %-20 %", confirme M. Drezet. Il ne craint pas pour autant le spectre de la fuite des plus riches à l'étranger. "Même si certains s'en vont à l'étranger, la réforme ne concerne pas assez de monde pour mettre l'économie en danger".

Samuel Laurent

Ne pas oublier le quotient familial

 

Les chose se compliquent encore avec le quotient familial. En France, en effet, depuis 1945, on accorde un avantage aux foyers en fonction du nombre de personnes qui en font partie. Ainsi, un couple déclare deux parts, plus une demi-part par enfant jusqu'au troisième, et une part complète au-delà. Ces parts servent ensuite à diviser le revenu imposable du foyer.

Reprenons notre exemple. Le célibataire à 30 000 euros de revenu se marie à une femme gagnant la même somme que lui. Ils ont ensemble deux enfants. Ils gagnent à eux deux 60 000 euros. Mais le quotient familial leur permet de diviser cette somme par trois (une part chacun et une demi-part par enfant). Ils ne sont donc plus imposés sur 60 000 euros mais sur 20 000, donc sur la tranche à 5,5% et sur celle à 14%.
En pratique, le calcul est plus complexe. Car on applique le quotient familial à chaque tranche d'imposition, sachant que ce dernier est plafonné pour les personnes autres que le conjoint. La réduction d'impôts permise par le quotient familial possède un plafond, qu'on ne peut pas dépasser : 2236 euros par demi-part pour des enfants, par exemple.


Le calcul se fait en comptant, pour chaque tranche, combien paierait le foyer sans le quotient familial (x) et en y retranchant ce qu'il paye grâce au quotient (y). Si le résultat de x-y dépasse le plafond, on substitue à ce que doit payer le couple (y) le montant du plafond.

 

      RESULTATS du 2nd tour - 6 mai 2012

      à la sortie des urnes de Cheignieu-la-Balme

      Résultats du second tour à Cheignieu-la-Balme (06/05/2012)

La Bastille, 1h du matin: la famille socialiste réunie autour de François Hollande.PHOTO PATRICK JAMES

 

   

Résultats du 2nd tour - 6 mai 2012 à Cheignieu-la-Balme

 

François Hollande2012François Hollande54 VOIX

56,84 %

Nicolas Sarkozy2012Nicolas Sarkozy41 VOIX

43,16 %

57,80 %

42,20 %

  • Inscrits124
  • Abstentions20(16,13%)
  • Votants104(83,87%)
  • Blancs et nuls9(7,26%)
  • Exprimés95(76,61%)
   

Hollande, élu président

   

François Hollande a été élu, dimanche, président de la République française avec 51,67% des voix, contre 48,33% à son rival UMP Nicolas Sarkozy. François Hollande devient ainsi le deuxième président socialiste de la Ve République après François Mitterrand, et Nicolas Sarkozy le deuxième président battu à l'issue de son mandat, après Valéry Giscard d'Estaing en 1981.

 

François Hollande, le "candidat normal" devenu président

François Hollande, le "candidat normal" devenu président  

Il y a quelques mois encore, personne n'aurait parié sur lui. Pourtant, la détermination de François Hollande a payé. Acquise dimanche 6 mai, sa victoire à la présidentielle confirme sa nouvelle envergure. Portrait.

François Hollande est devenu, dimanche 6 mai, le septième président de la Ve République. Une victoire aux allures de revanche pour celui qui n’a eu que tardivement le statut de favori. À 57 ans, le député de Corrèze vit le couronnement d’une carrière politique qui, bien que vieille de 30 ans, a en grande partie été menée en coulisses.

De fait, rares sont ceux qui auraient cru il y a quelques mois encore à cet heureux dénouement. En avril 2011, l’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius raillait : "Vous imaginez Hollande président ? On rêve !". D’autres rivalisent de surnoms moqueurs pour qualifier l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste (PS). On retiendra " Flanby " pour son caractère supposé mou.

 

 

Son ambition et sa détermination ne faisaient pourtant pas de doute pour sa mère, disparue il y a quatre ans. "Il nous disait quelque chose qui nous faisait toujours rire : 'Quand je serai grand, je serai président'" , confiait-elle au journaliste Serge Raffy, le biographe du nouveau chef de l'État, ajoutant, tendrement moqueuse : "On n’y croyait pas, et on n’y croit toujours pas du tout".

Le témoignage des proches de François Hollande confirme une certaine ambition cachée. Ainsi, pour son ami de longue date Michel Sapin, rencontré sur les bancs de l’Ecole nationale d'administration (ENA), la principale qualité du nouveau président français est bien la "ténacité". "Ses détracteurs commettent tous la même faute : ils le sous-estiment", résume pour sa part Serge Raffy.

La voie royale

Issu d’un milieu favorisé, François Hollande est né à Rouen en août 1954 d’un père médecin flirtant avec l’extrême droite et d’une mère assistante sociale, de gauche. Il grandit à Bois-Guillaume, une ville cossue du département de Seine-Maritime, où il fréquente un établissement catholique. Georges Hollande est un homme à poigne, qui ne s’embarrasse pas d’états d’âme, raconte Serge Raffy dans "François Hollande, Itinéraire secret", paru à la fin de 2011. Dans cet ouvrage, celui-ci relate notamment l’épisode d’un déménagement intempestif, décidé sur un coup de tête par Georges Hollande, qui mène la famille à Neuilly-sur-Seine. François et son frère Philippe n’ont pas le temps de préparer leurs affaires, une partie d'entre elles partiront à la décharge.

Pour ses études, le futur président choisit la voie royale : HEC, Sciences Po, puis l’ENA, dont il sort diplômé en 1980, en septième position. C’est dans cette dernière institution qu’il rencontre Ségolène Royal, qui fut sa compagne pendant près de trente ans et est la mère de ses quatre enfants.

Dans sa jeunesse, François Hollande milite au syndicat étudiant de gauche Unef, avant d'adhérer au PS en 1979.

Avec Ségolène Royal, ils démarrent ensemble dans la vie politique, d’abord comme conseillers de François Mitterrand à l’Élysée, dès 1981, puis comme députés.

"La Corrèze, c'est mes racines"

En 1981, François Hollande mène également sa première campagne électorale lors des législatives, dans la troisième circonscription de la Corrèze, défiant, à 27 ans, Jacques Chirac sur ses terres. Il est battu dès le premier tour.

Il doit s’y reprendre à trois fois avant de décrocher un siège de député, en 1988, où il est élu dans la première circonscription de Corrèze. Bien qu’il n’en soit pas originaire, François Hollande a voulu, dès ses débuts, s’ancrer dans cette terre du Limousin. "La Corrèze, c'est mes racines", avait d’ailleurs l’habitude de dire celui que les Corréziens ont adopté. Son goût prononcé pour le contact humain lui confère une image d’homme du peuple, de "candidat normal", comme il s’est souvent lui-même décrit. Un trait de caractère dont il fait un point fort durant sa campagne présidentielle : "J’aime les gens quand d’autres sont fascinés par l’argent", déclare-t-il lors de son premier grand meeting au Bourget, le 22 janvier dernier.

Le chef de parti

François Hollande n'a jamais été ministre, alors que son ancienne compagne décroche son premier poste dans l’exécutif en 1992 comme titulaire du portefeuille de l’Environnement. Il gravit néanmoins sans bruit les échelons du PS, dont il finit par prendre la tête en 1997, quand Lionel Jospin, l’homme fort du parti, est appelé à Matignon et lui confie les rênes de la maison socialiste. Il sera l’homme de la "synthèse", à qui on demandera de fédérer les divers courants de gauche.

La présidentielle de 2002, véritable débâcle pour le PS, voit le Front national qualifier pour le second tour de scrutin et le retrait de Lionel Jospin, arrivé en troisième position derrière Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, se retirer de la vie politique. Incombe alors à François Hollande la lourde tâche de tourner la page et de relancer un PS traumatisé. Mission accomplie deux ans plus tard : aux régionales et aux européennes de 2004, une vague rose déferle sur la France.

La traversée du désert

Quasi-absent de la primaire socialiste de 2007, il s’efface alors que Ségolène Royal brigue la candidature. On apprendra après sa défaite contre Nicolas Sarkozy, en mai 2007, que le couple n’en était plus vraiment un.

Le Congrès de Reims, à la fin de 2008, voit les divisions du parti éclater au grand jour. À son arrivée, Martine Aubry, désignée pour lui succéder au poste de Premier secrétaire, compare le PS à un "cadavre à la renverse". Le bilan de François Hollande à la tête du parti est durement critiqué. On lui reproche notamment l’échec de 2007 et la désunion des socialistes.

Commence alors pour le député de Corrèze une traversée du désert. Durant cette période, épaulé par sa nouvelle compagne, la journaliste politique Valérie Trierweiler, il se concentre sur un nouvel objectif : l'élection présidentielle de 2012.

Avec ses plus fidèles amis, notamment Michel Sapin, Stéphane le Foll, André Vallini ou Faouzi Lamdaoui, il prépare un projet basé sur la justice fiscale et l’éducation.

En juin 2009, il apparaît à Lorient, délesté d’une dizaine de kilos, et prononce son premier discours de candidat à la primaire socialiste. Malgré les sondages qui donnent Dominique Strauss-Kahn favori, il ne renonce pas et confirme son entrée dans la course à l'investiture, fin mars 2011, à Tulle.

Mai 2011, le favori c’est lui

Deux mois plus tard, le scandale du Sofitel et les déboires judiciaires de Dominique Strauss-Kahn propulsent celui qui n'occupait jusqu'alors qu’une position d'outsider en position de favori. Une place gagnée sans fracas qu’il ne quittera plus.

François Hollande fait campagne jusqu'à la primaire, qu'il remporte haut la main le 16 octobre, avec plus de 56 % des voix, face à Martine Aubry. Dès lors commence la course à l’Elysée contre Nicolas Sarkozy. Elle s’est achevée place de la Bastille, dimanche 6 mai, où des milliers de personnes acclament le nouveau président entouré par les ténors du Parti socialiste.

"Tous ceux qui m'ont sous-estimé ont perdu" : cette seule formule esquisse le portrait de François Hollande, passé en moins d'un an du statut d'aspirant candidat à l'Élysée à deuxième président socialiste de la Ve République.

 

 

 

 

 
Retour en images sur la vie politique de François Hollande
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